Prendre le métro à Tokyo

Côté pratique, pour prendre les transports en commun à Tokyo, le métro ou le train intra muros, il vous faut une carte SUICA. Pour tout savoir de son prix et de son fonctionnement, je vous invite à lire l’article que j’avais fait à ce sujet.

Certains lui préfèrent le Japan Rail Pass, mais je trouve dommage d’utiliser un JRP pour rester dans Tokyo quand celui-ci peut vous emmener bien plus loin Autant le rentabiliser en ne l’utilisant que pour de longs trajets en Shinkansen par exemple.

Côté réseau, sachez qu’il est immense à Tokyo, et que la première chose à faire pour vous est de mettre la main sur un plan pour vous orienter. Un plan comme celui-ci pourrait vous servir plus d’une fois :

Plan du métro de Tokyo

Dès votre arrivée

Prendre les transports en commun, c’est par ça que commence tout voyage au Japon puisque pour rejoindre le centre ville depuis l’aéroport, au vu du prix du taxi, vous serez plus tentés de prendre le métro ou le train. L’expérience du métro ou JR à Tokyo commence donc à votre arrivée, et pour la majorité d’entre nous, se poursuit tout au long du séjour. Mais déjà, en arrivant, quelque chose vous perturbe.

Ce que je pense des transports en France

Disons le tout de suite, de manière générale, je déteste les transports. Qu’ils soient privés ou en commun, j’ai un vrai problème avec ça. En France je prennais les transports en commun pour aller travailler, comme beaucoup d’autres, mais vraiment, c’est LE truc horrible de la journée. Et clairement, en France, d’une ville à l’autre, les problèmes sont globalement les mêmes.

Je suis donc un habitué des transports, et je les ai souvent pris à Paris, suffisamment en tout cas pour les apprécier, c’est à dire pas du tout. Les transports en commun en France, pour moi c’est :

  • le manque de ponctualité (et encore, des fois, tu peux bien attendre ton bus une demie heure, il n’arrivera jamais)
  • le manque d’amabilité du personnel (ne faisons pas d’un cas une généralité, des fois il y a des chauffeurs de bus sympas. Des fois.)
  • le manque de civilité des usagers (« pousse toi de là que je m’y mette » ou encore « oui, je fume dans le métro, c’est quoi ton problème ? »)
  • une propreté irréprochable ahah non je rigole.
  • la sécurité bancale (qui ne s’est jamais fait voler son portable dans le métro ?)
  • des mouvements de grèves juste quand il faut pas
  • un temps de réaction ou d’anticipation en cas d’imprévu météo par exemple digne du livre des records

Et j’en oublie. Bref, le rapport qualité prix de nos transports en commun n’est pas terrible, mais forcés et contraints que nous sommes à les utiliser, on ne dit rien, on paye, et on subit la colère des employés de temps en temps.

Et puis un jour, j’ai été au Japon.

L'expérience Tokyoïte

A Tokyo, j’ai redécouvert les transports. Et je ne compte plus le nombre de fois où j’ai pensé « ah si on pouvait s’en inspirer un peu ». On n’imagine pas le nombre de différences qu’il y a entre nos pays, tant qu’on ne l’a pas constaté sur place. On m’avait un peu prévenue, mais sur place le constat est encore plus affligeant pour la France.

Mais concrètement, quelles sont les différences entre les transports en communs en France et ceux de Tokyo, ou du Japon de manière plus générale ?

La ponctualité

Alors ça ! Au Japon, quand votre train est annoncé au départ à 15h17, il part à 15h17, montre en main, à la seconde près limite. La ponctualité japonaise est légendaire, à tel point que sur un an, le retard constaté sur les lignes japonaises de train est en moyenne de tenez vous bien quelques secondes. 12 secondes en 2004 par exemple. HA !

Cela nous parait incroyable à nous, pauvres français, habitués à lire des horaires affichant « toutes les 10 minutes environ » ( notez que tout est dans le « environ » ) et à subir une fois sur 2 le retard des trains, métro, ou bus, qui pour une raison qui nous échappe complètement ne respectent JAMAIS leurs horaires. A tel point qu’on en arrive à dire quand on prend le train : « normalement j’arrive à 17h24 si tout va bien, mais je t’appelle pour te confirmer ça »

Le sens du service

Le nombre d’employés en gare est nettement supérieur au nôtre. Que ce soit sur le quai, aux portiques, aux guichets, vous trouverez forcément quelqu’un pour vous renseigner. Et comme d’habitude, ils se plieront en 4 pour vous aider. Et parfois ils vous plieront en 4 pour rentrer dans le métro en heure de pointe, mais ça, personnellement, je ne l’ai jamais vu.

Blague à part, le fait d’avoir autant de personnel à votre disposition en cas de besoin est d’une part très rassurant, d’autre part, très utile pour nous touristes qui avons souvent besoin de vérifier qu’on est sur le bon quai pour le bon train. Pendant ce temps en France, on cherche toujours le personnel Encore qu’à Lyon, en heure de pointe, dans les grandes stations, on n’ai pas trop à se plaindre.

Les sièges dans le sens de la marche

Entre les sièges dans le sens de la marche ou de côté ( mais jamais à l’envers ) , les nombreuses poignées en haut pour s’accrocher, et les rangements, on peut dire que les métros et JR sont plutôt bien équipés en cas de foule. De plus, les japonais sont très organisés en cas de monde et ils se positionnent les uns derrière les autres, même au fond des allées, de façon à ne pas se gêner pendant la durée du trajet. Au final, même quand il y a foule, le métro japonais est super bien « rangé » alors qu’en France, on s’acharne à rester près des portes, on ne sait jamais, des fois qu’on raterait notre station dans 45 minutes.

Le respect des biens matériels et la propreté

Au Japon, on respecte le train. On trouvera rarement ici des tags, gravures, des sièges abîmés, déchirés. De plus, les rames sont toujours très propres, même si on n’est jamais à l’abri d’une exception, mais de manière générale, on est plus marqué par la propreté que par l’inverse.

La civilité des usagers

Alors, attention à ne pas prendre cette civilité pour acquis. Par civilité je veux dire que les japonais ne se marchent pas les uns sur les autres pour arriver à rentrer ou sortir du métro. Par exemple, lorsqu’ils attendent le train ou le métro sur le quai, vous verrez des minis files d’attente s’organiser devant des traits au sol. Et on ne double pas !

A côté de ça, le Japon, c’est aussi un pays où des wagons « Women only » ont été mis en place pour protéger les femmes de la perversité des hommes qui ont pour célèbre habitude de prendre en photo le dessous de leurs jupes. D’ailleurs, saviez-vous qu’au Japon, même quand les téléphones sont en silencieux, le bruit du déclencheur de l’appareil photo subsiste afin d’en signaler l’utilisation aux victimes ?

La sécurité et le confort

La sécurité parce qu’au Japon, on n’a pas peur de sortir son iPad pour jouer au dernier jeu qu’on a téléchargé sur l’app store. Parce que si vous laissez votre smartphone dans le métro ou le train, vous avez toutes les chances de le retrouver aux objets trouvés le lendemain. Parce que si vous avez laissé tomber votre portefeuille plein de yens sur le quai, là aussi, quelqu’un l’aura surement rapporté au Lost found. Et parce que comme partout au Japon, vous n’aurez plus besoin de vérifier toutes les 5 minutes dans vos poches si vos affaires sont encore là. C’est un fait, de manière générale, il y a très peu de vols au Japon. Faites vous à l’idée !

Le confort, pour la climatisation, la régularité les lignes, pour les sièges chauffés sur certaines lignes, pour les sièges toujours dans le bon sens, pour les stations annoncées en kanji et en toutes lettres sur des écrans dans la rame et à chaque départ ET arrivée. Et l’annonce audio aussi, en anglais. Exemple ? « The next station is Shibuya, the door on the right side will open ». Wouah ! ( Oui bon, à Paris aussi ils commencent à faire des annonces dans toutes les langues dans le métro, comme cette fois où ils ont dit que dans ma rame il y avait un pickpocket. #mauvaisefoi )

JR ou métro, quelle différence ?

A Tokyo, le réseau fonctionne un peu comme à Paris, où le RER côtoie le métro. Ici, les trains ( JR ) côtoient le métro. On les différencie car le métro est indiqué avec une signalétique à base de lettres cerclées d’une couleur et de la mention « Subway XXX Line » alors que les lignes JR sont indiquées par une signalétique faite d’un pavé coloré uniquement en plus de l’appellation « XXX Line ».

D’un point de vue tarifaire, intra muros, Le JR et le métro se valent, mais mieux vaut prendre soit l’un, soit l’autre sur un seul trajet plutôt que cumuler JR + métro car la note augmentera très vite dès lors. Parfois, le JR peut s’avérer moins cher que le métro. A Tokyo, le prix de votre trajet est calculé en fonction de la distance parcourue que ce soit en métro ou en train.

Bonus musical

A Tokyo, chaque station a sa petite musique d’accueil, permettant aux usagers de reconnaître leur arrêt, même si ils n’ont pas fait attention à l’annonce pendant le trajet, parce qu’ils dormaient par exemple. Au delà de celà, les japonais adorent ces musique car ça les met de bonne humeur, certains d’entre eux allant jusqu’à acheter des goodies comme la tirelire Yamanote, ou le réveil Yamanote qui reproduisent la musique de leur station préférée ! Il y a même des CD pour ces compositions !

Métro au Japon, les bonnes pratiques

Il y a quelques petites choses à éviter dans les transports au Japon, pour éviter de passer pour un affreux touriste et pour éviter de vous attirer les regards noirs des japonais. Et j’en ai un peu fait l’expérience, sur le coup on ne comprend pas trop pourquoi tout le monde vous regarde, mais ça met vite mal à l’aise quand même.

Petite liste des choses à respecter :

  • ne pas chahuter / parler trop fort
  • ne pas dormir ivre
  • ne pas se maquiller dans le métro
  • ne pas se moucher (oui bon, là-dessus c’est un peu too much, je vous l’accorde)
  • ne pas jeter ses déchets au sol
  • ne pas faire profiter de sa musique à tout le monde
  • ne pas téléphoner et faire profiter tout le monde de sa conversation
  • ne pas s’asseoir par terre
  • ne pas manger dans le métro
  • attendre dans la file sur le quai

Au final, la plupart de ses recommandations tiennent du bon sens, pas besoin d’être japonais pour les respecter, ou étrangers pour s’en étonner. Comme en France, il ne tient qu’à vous d’avoir l’amabilité de céder votre siège aux personnes prioritaires, de ne pas encombrer la sortie, de ne pas empêcher la fermetures des portes en voulant s’engouffrer à tout prix dans la rame, de ne pas oublier que la liberté de chacun s’arrête là ou celle des autres commence.